1 – Lutter contre le gaspillage alimentaire
L’une des principales raisons pour se lancer dans le déchétarisme et le glanage, c’est de lutter contre le gâchis alimentaire essentiellement généré par la grande distribution, les commerces alimentaires et une bonne partie des boulangeries de France. On sait que le gaspillage alimentaire représente plus de 10 millions de tonnes jetées chaque année en France, dont 14 % proviennent des distributeurs et 32 % des producteurs en France, soit 16 milliards d’euros.
2 – Réduire son empreinte environnementale
Ce mode de vie permet de réduire drastiquement son empreinte écologique sur le climat et l’environnement puisque, lorsqu’un magasin jette des invendus – consommables ou non – par l’être humain, celui-ci n’enlève pas les emballages de ces derniers. Le tri sélectif ne se fait pas correctement. De cet état de fait, ça finit dans les déchetteries à ciel ouvert, les incinérateurs ou, pire encore, dans les étendues de la mer.
Le déchétarien glaneur, quant à lui, s’il est un minimum sensible à la question environnementale, va effectuer le tri sélectif, et donc diminuer son empreinte écologique sur la planète ainsi que sur le climat. De mon côté, je recycle pas mal, en faisant mon compost maison. Je donne le pain sec et les boîtes d’œufs aux paysans élevant des animaux. Et j’amène tout ce qui est, de la ferraille et des déchets électroniques à mon travail, où un ancien collègue de bureau y récupère, pour revendre, le tout à un ferrailleur, afin de boucler ses fins de mois.
3 – Finir ses fins de mois difficiles, tout en augmentant son train de vie
Depuis que je vis ainsi, je fais des économies non négligeables, ce qui me permet, à long terme, de focaliser mes dépenses autre part. Grâce à ça, j’ai pu, par exemple, m’inscrire dans une salle de sport haut de gamme l’année dernière. Ça me permet, entre autres, de me cultiver davantage en allant régulièrement au cinéma, dans des conférences – comme celle de Natacha Polony – ou de m’acheter quelques jeux vidéo, livres, etc. Je mets aussi de côté – en cas de coup dur, et dans l’espoir de devenir propriétaire dans les années qui viennent.
D’autant plus – en discutant avec des membres de mon collectif et en faisant un calcul rapide –, un déchétarien glaneur économise en moyenne entre 1800 € à 2400 € par an, selon ce qu’il arrive récupérer dans les poubelles.
4 – Être solidaires avec son entourage
Ce mode de vie permet d’être solidaire autour de soi, lorsqu’on fait une jolie récolte, afin d’en faire profiter son entourage. Grâce au collectif que j’ai lancé en mars 2015 « La fratrie des glaneurs solidaires grenoblois », un certain nombre de personnes, d’associations, collectifs et de mouvement insurrectionnelles ont pu bénéficier de ce que nous leur donnions. Lorsque je fais mes récup’s hors collectif, j’en fais profiter à mes proches et à mes connaissances.
5 – Faire de nouvelles rencontres
Avec la création de mon collectif « La fratrie des glaneurs solidaires grenoblois », je me suis fait de nouvelles connaissances, mais surtout de nouveaux amis. Mon dépucelage, c’est grâce à une belle rencontre que j’ai faite au sein de mon collectif. C’est aussi un moyen comme un autre pour rompre avec l’isolement dû à notre société de surconsommation, individualiste et déshumanisante au possible, vu qu’on est amené à interagir collectivement et avec autrui.
6 – Honorer l’âme des animaux qui naissent pour être jetés à la poubelle par la main des industriels et de la grande distribution
Je suis en accord avec moi même quand je mange de la viande et du poisson, puisque cela provient généralement du glanage. Le reste, je l’achète à de petits éleveurs locaux et bio de là où je me situe. En consommant ainsi j’honore l’âme de ces braves bêtes qui ont tant souffert pour nous rassasier. J’évite de ce fait qu’ils meurent pour rien en terminant lamentablement dans les bennes grisâtres de la grande distribution et des commerces alimentaires.
Le déchétarien glaneur ne règle pas, en soi, le fond du problème de l’élevage intensif où les animaux sont dans la tourmente la plus cruelle et inhumaine, mais il limite la casse afin qu’une infime partie de ceux-ci ne soit pas morte en vain.
7 – Une alternative non contraignante et tout aussi éthique face au végétarisme/véganisme
Le déchétarisme – contrairement au végétarisme et ses dérivés les plus radicaux comme le véganisme – n’a pas d’interdit et ne rend pas détestable, culpabilisateur ou moralisateur. Cette façon de s’alimenter n’empêche pas de manger comme on le souhaite. Seules les choses que l’on ne trouve pas dans les bennes doivent être achetées comme, par exemple, le sel, l’huile, le beurre, les pâtes, le riz ou les épices. Elle n’implique pas le prise de compléments alimentaires et médicamenteux comme la B12 ou la Spiruline qui doit être prise plusieurs fois par mois afin de ne pas être sujet à des carences dues à l’absence de la vitamine B12, qui se trouve naturellement dans les produits d’origine animale. Grâce à ce mode de vie, on mange ce que l’on veut quand on veut, sans se priver de tel ou tel produit, car de provenance animale.
8 – Faire du tri dans son entourage
Ce choix de vie me permet de voir qui sont les personnes qui me considèrent et me respectent sans me juger. Grâce au déchétarisme et au glanage, cela fait fuir les individus fermés d’esprit, ignorants, superficiels ou idiots, qui ne jurent que par l’apparence et la norme sociale la plus absolue et stupide.
9 – Découvrir de nouvelles saveurs et de nouvelles recettes culinaires
Avec le déchétarisme et le glanage, j’ai découvert un tas de nouveaux plats en essayant de nouveaux ingrédients que je n’aurais jamais eu l’idée d’acheter, car trop coûteux, ou ne méritant pas que j’y dépense quoi que ce soit, car industriels et pas très éthiques. Cela m’a aussi poussé et permis d’expérimenter de nouvelles recettes de cuisine, et à accepter d’en rater certaines afin de ne pas refaire les mêmes erreurs sans perdre trop de blé. Désormais, je peux aussi inviter du monde à la maison sans compter, tout en se faisant plaisir entre amis.
10 – Anticapitaliste et Jouissif
L’une des vertus du déchétarien glaneur est, de facto, celle de fragiliser et de combattre le système capitaliste actuel qui mutile, pervertit, exploite, détruit et tue le vivant partout dans le monde, sans trop prendre de risques. Cela ouvre une possibilité de dépenser autrement son argent durement gagné, de manière plus éthique et plus proche de ses valeurs personnelles.
Et pour finir, je trouve aussi cette pratique ultra jouissive, car, pour moi, la récupération alimentaire, c’est comme une chasse au trésor. On ne sait jamais sur quoi on va tomber, et c’est ça qui est vraiment excitant, ça l’est aussi quand, par exemple, je trouve certaines choses assez rares comme des jus de fruits de marque ou bio, de l’alcool, des pâtes fraîches, ou tout simplement du magret de canard.
Quelques désavantages de cette pratique
Les seuls inconvénients de ce mode de vie, c’est que l’on peut avoir quelques problèmes avec certains salariés de magasins, ou avec la police dans de rares situations. Les seules solutions pour pallier cela, c’est d’être discret, respectueux des lieux de glanage et venir seulement quand les magasins ou les boulangeries sont fermés. Si on ne fait pas attention à ce qu’on ingurgite, on peut se prendre une intoxication alimentaire. Mais personnellement, il faut vraiment le vouloir ou ne pas du tout avoir de chance pour en être victime. Personnellement, j’ai été plus malade avec des choses achetées en rayon ou en allant au restaurant qu’en faisant de la récup’ alimentaire. Autre problème, c’est que par moment, les bennes sont vides ou que, pendant certains temps, il faut se contenter de la nourriture discount de Fran prix ou de Leader Price, ce qui amène à des repas pas très équilibrés. Heureusement que les fins de marchés sont un bon remède à cette dernière problématique que j’évoque.
Bref, j’attends impatiemment vos avis dans l’espace commentaire.