MAJ du 06/05/2020
A travers cette critique, je vais aborder un sujet tabou qui risque de faire polémique. C’est le but recherché afin que les choses évoluent enfin.
Il s’agit du gaspillage alimentaire provoqué par notre sombre société capitaliste, fascisante ainsi que mondialiste et par notre façon de vivre indécente. Chaque année en France, les commerces alimentaires jettent plus de 2,3 millions de tonnes de nourriture à la poubelle, dont une grande partie est encore comestible pour l’être humain. Selon la Commission Européenne, 5% du gaspillage alimentaire serait provoqué par le commerce et la grande distribution.
Une récente loi contre le gaspillage alimentaire a été votée définitivement au Sénat et à l’unanimité par l’Assemblée Nationale le 3 février 2016. Cette loi interdit désormais à la grande distribution et autres commerces de l’alimentaire de détruire leurs invendus encore consommables, et va entre autres obliger les grandes surfaces de plus de 400m² à les donner aux associations. De plus, elle va permettre de façon officielle aux fabricants/paysans/éleveurs de donner leurs produits alimentaires mal étiquetés ou de mauvais calibre aux associations. Bref, une bonne chose en ces temps à la fois de pauvreté et de surproduction.
Quelques sources ici ou là pour les sceptiques.
Oui, mais… Cette loi met une fois de plus de côté les glaneurs indépendants ou montés en collectif. Elle ne les a pas pris en compte, tout simplement ! Ils ne sont toujours pas reconnus par la législation française et par les commerçants alimentaires de tous bord. Il leur est donc très difficile de récupérer les invendus dont la date de péremption (DLC ou DDM) est dépassée de quelques jours, mais pourtant consommables ; ils sont toujours obligés de fouiller dans les bennes des commerces d’alimentation pour sauver les denrées alimentaires consommables de la destruction pure et dure. La nourriture récupérée est généralement consommée par les glaneurs eux-mêmes ou bien ils la partagent autour d’eux pour lutter contre la misère et le gaspillage alimentaire.
Quand des associations refusent des dons alimentaires et financiers alors qu’elles en recherchent :
Hélas, ceci est une triste réalité : des associations refusent systématiquement des dons alimentaires, prétextant que la chaîne du froid a été brisée ou que les produits alimentaires proposés par les commerçants et la grande distribution ont une DLC (date limite de consommation) dépassée de quelques jours. Ces associations peuvent parfois refuser pour des raisons logistiques : manque de lieux de stockages, de camions réfrigérés et/ou de bénévoles… Elles refusent notamment certains dons pour des motifs d’étiquetage mensonger, alors que les produits alimentaires incriminés sont consommables par l’humain et ne présentent aucun risque sanitaire pour notre santé (source), ou pour de scabreuses raisons incompréhensibles, un autre exemple ici.
On peut ainsi noter que le Secours Catholique et la Croix Rouge ont refusé des dons de lasagnes suite au scandale des lasagnes à la viande de cheval. Il suffisait pourtant de préciser avant la distribution que les lasagnes contenaient non pas de la viande de bœuf, mais de cheval et de laisser la liberté aux bénéficiaires de les refuser ou non. Heureusement que d’autres associations les ont redistribuées malgré la polémique.
J’ai remarqué un paradoxe de la part de ces associations : d’un côté elles pleurnichent, car elles veulent toujours plus de dons alimentaires et de bénévoles, surtout dans la période des fêtes de Noël ; mais d’un autre côté, au moment où la loi contre le gaspillage a été débattue, elles se sont inquiétées de ne pas savoir comment gérer l’afflux de dons alimentaires. Avouez que c’est le comble de l’incohérence !
De mon point de vu, ces associations n’ont aucun courage politique pour changer les choses, puisqu’elles n’osent pas user de la désobéissance civile afin de venir en aide aux personnes démunies. De plus, elles sont totalement dépourvues d’esprit critique vis-à-vis des normes et des lois sanitaires absurdes, inutiles et assez contraignantes pour tous.
Quand les capitalistes achètent la paix sociale par le biais de ces associations
En y regardant bien, la plupart des associations reçoivent des financements provenant de donateurs liés à la classe dominante qui nous opprime, nous vole, nous exploite à longueur de temps et – pire – pollue et détruit la planète et la vie qui s’y trouve. On peut par exemple y trouver des banques, des multinationales, des assurances ou encore l’empire Bolloré… Bref que des gens qui souhaitent se racheter une bonne conscience à coup de gros sous !
La Banque Alimentaire : Bolloré transport & logistique – Le Crédit Agricole.
Les Restos du Cœur : BNP Paris bas – Société générale – Axa banque – Total – Coca Cola.
Le Secours Populaire qui n’est pas mal non plus dans le domaine : Groupe Areva – JCDecaux – La Caisse d’Epargne.
Ce n’est pas moi qui le dis et c’est totalement vérifiable.
J’en déduis que les dominants achètent la paix sociale en utilisant ces associations afin de maintenir les prolétaires dans la limite du supportable et ainsi verrouiller toute possibilité d’un changement profond en France. C’est ce qui peut aussi expliquer qu’un PDG de grande entreprise licencie sans état d’âme des centaines voire des milliers de salarié(e)s : il sait très bien que même si la main d’œuvre est à la rue et manifeste sa colère suite à des licenciements injustifiés ou face à un plan « anti » social, elle ne mourra pas de faim (en théorie). Cependant, je ne jette pas la pierre aux bénévoles qui sont en bas de l’échelle ; ces derniers sont la plupart du temps sincères dans leur démarche. C’est souvent en haut qu’il y a un problème, on le constate chaque jour et pas que dans les structures associatives.
Des bénévoles en veux-tu, mais seulement voilà..
Je vais émettre quelques hypothèses sur les raisons qui font que ces associations ont du mal à trouver et à garder des bénévoles. Cela s’explique dans un premier temps par le fait que nous sommes dans une société individualiste régie par le progrès des lumières et par le libéralisme. Cela pousse les individus au « Je » qui mène à l’égoïsme, à l’ignorance, voire au manque de respect envers autrui, tout en leur offrant une liberté hypocrite.
La deuxième raison de ce manque de bénévoles vient du fait que les politiques internes de certaines associations (dont la Banque Alimentaire) interdisent aux bénévoles lambda de récupérer de l’alimentaire pour eux et leurs proches quand ils sont dans le besoin. Seuls les bénévoles appréciés et reconnus des responsables et/ou du bureau peuvent se servir à foison ou du moins peuvent prendre certaines choses qui leur tiennent à cœur. Selon moi, l’ensemble des bénévoles devrait pouvoir se servir un peu si ils en expriment le besoin.
La troisième raison qui amène à ce résultat est qu’une partie de celles et ceux qui veulent aider les plus démunis qu’eux choisissent de plus en plus de le faire individuellement, avec des proches, en collectif ou dans des petites structures associatives loin des institutions étatiques et religieuses, des partis politiques…
Un fait pas si récent est revenu sur le devant de la scène médiatique : les Restos du Cœur refusent systématiquement les femmes portant le voile qui se portent volontaires, ce qui est perçu par beaucoup comme islamophobe. C’est totalement vérifiable ici. L’association a pris cette décision sous couvert de laïcité, fort heureusement elle n’impose pas ce choix aux bénéficiaires venant chez eux.
La diète pour une partie des précarisés par le système en place
Un nombre indéterminé de personnes, victimes de la misère imposée par les puissants, sont mises de côté, soit parce qu’elles ne justifient pas suffisamment de galérer quotidiennement, soit parce que leurs revenus dépassent légèrement le barème du quotient familial fixé par la CAF. En effet, le droit de bénéficier de l’aide de ces associations ainsi que des paniers alimentaires qu’elles proposent est déterminé par le montant du quotient familial. Dans mon entourage, je connais un certain nombre de travailleurs précaires, d’étudiants, de personnes percevant l’AAH (Allocation Adulte Handicapé) ou qui vivent seulement du chômage, du RSA et des APL qui n’y ont pas droit. Ces personnes ont parfois autant de mal que celles et ceux qui jouissent du soutien de ces associations, ce qui est injuste. Bref, bien des gens dans le besoin sont délaissés par le monde associatif actuel, qui se comporte parfois de façon puérile et inhumaine.
Vous avez faim ? Tenez, du Royal canin !
La nourriture cuisinée par certaines associations et proposée aux bénéficiaires est infecte. Elle est décrite par certains comme se rapprochant du pâté que l’on donne à nos animaux domestiques. D’autres expliquent qu’ils ont reçu dans leur colis alimentaire des produits alimentaires bas de gamme type « Top budget » qui commencent à être reconnus comme étant mauvais pour la santé. Les informations que je vous livre viennent de témoignages d’anciens bénéficiaires d’associations, dont la banque alimentaire ou certains restos du cœur de l’agglo grenobloise. Ce n’est pas parce que des personnes n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins vitaux qu’il faut leur refiler de la nourriture fadasse, immangeable et/ou toxique. Parfois les animaux sont mieux traités que les humains.
J’ai une amie qui m’a proposé à plusieurs reprises de manger dans une association chrétienne aidant les personnes à la rue et les prostituées de l’agglomération grenobloise. J’ai décidé d’y aller après un certain temps de réflexion et par curiosité. Une partie de la nourriture qu’ils servent est immonde et la viande y est grasse. Par exemple, le taboulé était amer et acide, les saucisses et les côtes de porc étaient grasses et les yaourts avaient un sale goût acidulé et chimique. Je ne pense pas que ça soit la faute de l’association en question, mais plutôt de la qualité des denrées récupérées.
Par contre, ce qui est appréciable dans cette association, c’est qu’il n’y a pas besoin de justificatif ni de l’aval d’une assistante sociale ; de plus, après chaque repas, un temps de chant chrétien est proposé suivi d’une distribution de colis alimentaires en libre service. Depuis, par ailleurs, il paraît que cette association s’est améliorée dans l’élaboration des repas qu’elle propose aux galériens et aux prostituées grenobloises.
Pourtant des alternatives existent pour manger à sa faim et renouer des liens sociaux sur Grenoble et ses environs ; en voici quelques unes :
Repartons sur une note positive avec quelques initiatives intéressantes pour les déçus et parias des associations traditionnelles moribondes de l’agglo grenobloise.
La fratrie des glaneurs solidaires grenoblois
C’est un collectif de glaneurs Grenoblois luttant contre le gaspillage alimentaire en récupérant les invendus dans les bennes des commerces pour ensuite trier et partager le tout autour de grandes tables, dans la convivialité et le respect de chacun. Les uns le font par nécessité et d’autres pour des raisons politiques, écologiques et éthiques.
Un réseau de solidarité et d’amitiés s’est créé au sein du collectif au fil du temps. Des moments de rencontre autour d’un repas y sont organisés de temps en temps pour lutter contre la solitude et l’exclusion sociale.
Ce collectif use de la désobéissance civile lors de ses actions hebdomadaires et porte de belles valeurs telles que le respect, la fraternité ou encore la bienveillance, proches des valeurs chrétiennes et humanistes. Depuis 2017, le collectif est porté par l’association Mousquefriches. Celle ci est accompagnée par la pépinière d’association Cap Berriat.
La tente des glaneurs de Grenoble
C’est une association nationale pas comme les autres existant dans plusieurs villes françaises : Lille, Caen, Grenoble, etc. À Grenoble, l’association récupère des fruits, des légumes ainsi que du pain non vendable, mais encore comestible sur les marchés de Saint-Bruno et de l’Estacade. Les invendus sont donnés par les commerçants, en fin de marché et sont ensuite triés et redistribués aux personnes qui traversent une période difficile. Ces dernières se présentent à la tente sans avoir à justifier quoi que ce soit. De plus les bénévoles peuvent aussi se servir chaque dimanche, ce qui est rare et bienvenu. Étonnant pour une association reconnue par les institutions étatiques et européennes ! À Grenoble, les personnes sont accueillies dans un local sous le pont de l’Estacade chaque dimanche à 14h après la fermeture des marchés grenoblois. La tente des glaneurs de Grenoble est toujours à la recherche de bénévoles.
C’est un centre social autogéré par quelques habitants du quartier Saint-Bruno ainsi que par des anarco-libertaires souhaitant reprendre possession de leur quartier pour le faire vivre autrement, hors du système actuel capitaliste, mondialiste et fascisant. Le collectif qui gère ce lieu organise tous les samedis midi une cantine sauvage à accès et prix libres, dans le square de la place Saint-Bruno quand le temps le permet, sinon au centre social choukar le 38 (38 rue d’Alembert, 38000 Grenoble). La cuisine qui y est proposée est végétarienne, voire végane ; c’est délicieux, je vous la conseille.
Conclusion
Pour conclure ce billet, les associations ne sont pas assez efficaces, que ce soit dans la lutte contre le gaspillage alimentaire ou dans l’aide aux personnes dans le besoin. Elles pourraient vraiment l’être si elles décidaient :
– de ne plus se soumettre à un certain nombre de normes sanitaires et à des lois plus saugrenues et inutiles les unes que les autres,
– de ne plus se faire financer par un certain nombre d’odieux sponsors capitalistes et mondialistes, au demeurant destructeurs de l’environnement et du vivant,
– de ne plus exiger des personnes venant auprès d’elles des justifications de leur misère quotidienne.
Je vous invite donc à vous désolidariser de ces associations si elles n’évoluent pas et ne se dirigent pas vers une désobéissance civile indispensable. Pour celles et ceux qui me reprocheraient de critiquer sans connaître, je suis l’un des principaux fondateurs du collectif La fratrie des glaneurs solidaires grenoblois et je suis le président-trésorier de l’association Mousquefriches . J’ai aussi de nombreuses années d’expérience dans le domaine de la récup’ derrière moi.
Par ailleurs, les enseignes issues de la grande distribution ainsi que certains commerçants se moque du gaspillage alimentaire. Certains refusent de donner aux associations ; d’autres compliquent la vie aux glaneurs en dénaturant la nourriture jetée dans les bennes (coups de cutter sur les emballages des produits frais, javellisation, broyage par un compacteur de denrée alimentaire) ou en limitant l’accès aux poubelles (local à poubelle fermé à clefs ou cour intérieure avec des barbelés, de hauts murs, chaînes et cadenas). Ils justifient leurs actes par des raisons sanitaires et juridiques saugrenues, mais aussi par le fait que certains individus saccagent les lieux où sont entreposées les poubelles, et dans de rares cas volent du stock et du matériel.
Ps : si j’ai oublié une initiative grenobloise dans le même état d’esprit que celles présentées plus haut, n’hésitez pas à me le faire savoir dans les commentaires de cet article afin que je la rajoute à la liste ci-dessus.
Vos avis et témoignages m’intéressent vivement.
Bonjour
Je voudrais rajouter l’association Solidarité SDF Grenoble (page Facebook Solidarité SDF Grenoble et site Solidaritesdfgrenoble.com)
Va voir et après tu peux me contacter pour en discuter.
Cordialement
Jp Valverde