Depuis ma jeunesse, je constate avec dégoût, impuissance et tristesse que les personnes en situation de handicap du point de vue de la société française dont je fais partie étant autiste Asperger, ont beaucoup de mal à avoir des relations sexuelles, affectives et à vivre vraiment de belles histoires d’amour.
Pire encore, une partie d’entre nous peut être considérée comme étant de dangereux prédateurs et harceleurs sexuels par une tranche importante de la population. En effet, nous n’avons pas la même façon d’exprimer nos envies sexuelles, affectives ainsi que nos sentiments amoureux vis-à-vis des personnes qui nous attirent en tout point. Un certain nombre d’entre nous est, aussi, perçu par le corps médico-socio-éducatif et, parfois, par nos proches eux-mêmes comme étant de vulgaires déviants qui n’auraient aucunement besoin de tout cela pour être heureux dans ce bas monde. D’autant plus que, dans certains cas, notre entourage peut souhaiter que nous ne fondions pas notre propre famille. Nous serions, selon eux, des irresponsables incapables de gérer une vie familiale. Cela fut le cas pour moi un temps, mais depuis les mentalités ont évolué chez ma famille fort heureusement. Cependant, une part de mon inconscient est restée figée dans le passé. Je suis mon propre saboteur dû aux préjugés que j’ai subis jusque-là. De ce fait, je n’y arrive toujours pas malgré mon désir absolu de réussite dans cet aspect de ma vie. En somme, nous sommes comme dépossédés de nos corps, de nos sentiments et de nos désirs par ce modèle de société validiste de la norme oppressante.
Un exemple pour appuyer mes propos précédents
Un exemple funeste dans le livre « Éloge des intelligences atypiques » co-écrit par les docteurs Dr David Gourion et Séverine Leduc publié chez Odile Jacob le 19 septembre 2018 dans le chapitre 8 – quelques pistes pour aller mieux – Sexe et neurodiversité – On ne badine pas avec l’amour, page 221 – 223.
C’est la tragique histoire d’un adolescent porteur d’un handicap qui était tombé amoureux d’une de ses camarades de classe. Celle-ci faisait semblant de l’aimer dans un premier temps pour ensuite se moquer de lui en organisant un canular de mauvais goût et très destructeur pour la victime, c’est-à-dire une fausse cérémonie de mariage. Ce dernier y crut naïvement et tomba follement amoureux d’elle. Il ne comprit pas et ne voulut pas croire que ce n’était qu’une vaste mascarade dans le but de le faire souffrir et de l’humilier durant tout le long de son année scolaire. Il tenta désespérément de lui parler et de vivre une histoire avec elle par tous les moyens possibles : lettres et poèmes d’amour, SMS, cadeaux… Pourtant certains élèves de son collège tentèrent de le raisonner, mais en vain. En désespoir de cause et parce qu’il ne comprenait toujours pas le piège dans lequel il se trouvait, il l’attendit à plusieurs reprises en bas de chez elle et lui envoya symboliquement comme ultime cadeau pour preuve de son amour sincère, quelques poils de son pubis accompagnés très certainement d’une énième lettre d’amour. Erreur fatale ! Les parents de la jeune fille exigèrent son exclusion définitive du collège dans lequel il était et portèrent plainte contre lui à la police. Finalement, il fut convoqué au poste où il subit un traitement brutal et humiliant. Il finit par la suite par se suicider avec de l’eau de javel.
Mon parcours personnel
De mon adolescence à aujourd’hui, j’ai énormément souffert de la situation décrite ci-dessus. Des années 2001 jusqu’en 2009 en milieu scolaire et medico-sociaux, j’ai subi de nombreuses brimades, des violences psychologiques, physiques et parfois même sexuelles. Je me suis « ramassé des râteaux à la pelle » et quelques menaces de poursuites judiciaires de la part des autres jeunes. Du haut de mes 11 ans, j’ai, aussi, subi des punitions à répétitions et des menaces de plaintes par une partie des éducatrices spécialisées et des professeurs, cela, jusqu’à ma funeste dernière année en IME (Institution Médico-Educatif) en Isère. J’ai subi cela parce que je leur faisais souvent des compliments et des poèmes. Durant cette période de ma vie, je ne savais comment m’y prendre avec les autres. Je regrette certains de mes actes de cette époque qui ont pu faire fuir ou faire du mal à certaines personnes involontairement.
Lors de cette période, j’ai subi à deux reprises une tentative de viol. La première fois par un adulte, sur un terrain vague à côté du lieu de travail de ma mère en 2005, il me semble. Heureusement, au dernier moment, il a eu une étincelle de lucidité et m’a dit de vite courir en me disant qu’il était très dangereux et fou… La seconde fois, c’était à l’ITEP (institut thérapeutique éducatif et pédagogique) en Isère au cours d’une sorte de classe verte à Villard de Land, par un autre jeune ayant une attirance obsessionnelle pour les autres hommes. Celui-ci m’a sauvagement sauté dessus alors que j’étais nu sur le lit où j’avais posé mes bagages en attendant que la douche se libère. Il ne s’est rien passé de plus : il m’a lâché au bout de quelques secondes… Il m’a harcelé au téléphone pendant plus de 2 ans avant qu’il ne s’arrête de lui-même. Au passage, ce jeune déséquilibré s’adonnait de temps en temps à écarter les jambes d’autres jeunes quand ils étaient assis sur un canapé puis simulait une pénétration avec son bassin face à eux. Bref, j’ai vécu un véritable enfer sur terre et j’ai terriblement souffert.
Ensuite, ma situation a peu évolué entre 2009 et 2016 : les punitions ont laissé place aux remarques désobligeantes de la part des femmes que j’abordais de manière générale. J’ai aussi été victime d’insultes, de harcèlement en ligne ainsi que de menaces d’agression physique ou de plainte à la police dans la vie réelle à travers le MMORPG « World of Warcraft sur le serveur Drek’thar ». Ces menaces, insultes et intimidations venaient d’individus bien réels, proches des femmes que je tentais désespérément de séduire maladroitement dans le jeu, elles me plaisaient beaucoup, dont une qui était témoin de Jéhovah.
En 2013, une écrivaine poétesse faisant dans l’ésotérisme et dans l’abject visiblement, me brisa le cœur et me fit déprimer presque une année entière via des paroles et d’ un mail ordurier d’une violence sans nom.
Les choses ont commencé à évoluer positivement à partir de l’été 2016, c’est-à-dire au moment de mon dépucelage avec une ancienne amie que je désirais à l’époque et qui m’acceptait plus ou moins comme j’étais. Elle trouvait cela injuste que je n’aie pu plus tôt découvrir les joies du plaisir charnel. Par la suite, des copines acceptèrent de dormir avec moi dans le même lit sans pour autant qu’il se passe quoi que ce soit de sexuel, seulement de longs et doux câlins pour certaines. J’ai aussi, pu apercevoir quelques rares poitrines et forêts vierges et en caresser quelques-unes pendant quelques secondes. En 2018, j’ai de nouveau eu des rapports sexuels avec une ancienne amie, cette fois bien plus intenses et sensuels, et ce, dans de meilleures conditions que la précédente relation. Cependant, les choses restent encore très compliquées pour ma part. Certaines personnes malfaisantes me prennent, une fois de plus, pour un pervers sexuel depuis fin 2019 dont le père d’une ancienne amie autiste asperger. En réalité, elles interprètent très mal certains de mes gestes affectueux comme, par exemple, les caresses avec le bout des doigts sur le bras ou un câlin avec des petits bisous entre la joue et le cou. Dans le contexte où ça s’est produit, ce n’était que des amies ou de bonnes connaissances. Cela n’avait rien de sexuel, mais cela a mal été compris, hélas. Au printemps 2021, j’ai tenté ma chance avec une très belle femme qui d’apparence semblait assez mure, aventurière, hypersensible, réservée, franche et charismatique, mais hélas, une fois de plus ma tentative a échoué. J’étais incapable d’admettre que j’étais amoureux d’elle et de lui déclarer ma flamme, parce que je me suis fié à mes doutes et à mes angoisses de rejet. Je voulais montrer une image de moi de mec désintéressé. Pendant plusieurs mois, j’ai eu le cœur une fois de plus brisé. L’amour est autant destructeur que la haine parfois… Femme solitaire, hypocrite et impitoyable ! J’ai cherché à l’oublier rapidement aidé par des amis, mais pas seulement. J’ai eu en 2022 une courte histoire amical+ mais celle ci n’a pas tenus à cause principalement des problèmes de santé de de mon amour et du fait qu’elle est victime d’un réseau mafieux pédocriminel qui la traque toujours. Depuis, je n’ai toujours pas de compagne, mais ces derniers temps beaucoup de choses évoluent positivement même si je n’ai pas encore trouvé le véritable amour.
De mon côté, les femmes avec qui j’aurais aimé partager des plaisirs sensuels et charnels m’ont toujours avancé deux arguments irrecevables pour ne jamais passer à l’acte à l’inverse, certaines me faisaient du « rentre-dedans » constamment dont une ancienne amie artiste talentueuse grenobloise, ce qui devenait illogique, incompréhensible et très frustrant. Ça pouvait aller du « Je serais mal à l’aise de le faire avec toi, car je connais trop ta mère et ta famille » au « J’aimerais beaucoup devenir accompagnatrice sexuelle pour les personnes en situation de handicap, mais toi, c’est différent… ». Les dernières femmes avec qui j’ai tenté ma chance et avec lesquelles ça n’a pas fonctionné, ont su m’expliquer avec bienveillance qu’elles n’étaient pas intéressées. Je les remercie de l’avoir fait avec délicatesse. Heureusement, d’autres personnes ont eu des arguments bien plus légitimes pour ne pas s’engager dans une relation amoureuse ou sexuelle avec moi tels que « Je n’ai pas envie de te faire du mal, car j’ai peur qu’après tu tombes amoureux de moi », ou encore « On se connaît depuis longtemps, je préfère qu’on reste amis ».
Par expérience, j’ai remarqué que la majeure partie de la société dans laquelle nous vivons est hypocrite, lâche et méchante avec celles et ceux qui portent une différence en eux, souvent par méconnaissance, par peur ou simplement dû à la bêtise humaine. Une partie de celle-ci se cache derrière la bonne morale puritaine catholique, BCBG ou celle d’un féminisme outrancier, hystérique et inquisiteur contre-productif, de manière (consciente ou non) à nous rejeter. Nous en pâtissons, parce que nous sommes assimilés à ce que nous ne sommes pas, c’est-à-dire à des porcs.
Je constate qu’il y a d’énormes difficultés d’interprétation et de compréhension entre les personnes autistes Asperger, et plus largement toute personne portant un handicap, et celles qui sont neurotypiques ou du moins dites valides. Les personnes « normales », contrairement à nous, utilisent les sous-entendus, l’humour, le langage non-verbal ainsi que le regard pour séduire. Nous, certes, ne passons pas par quatre-chemins. Nous exprimons clairement nos besoins, nos sentiments et nos désirs, ce qui peut dérouter bien souvent ou être mal compris par certaines… Et c’est bien ça la problématique ! Un certain nombre d’entre nous avons du mal à comprendre l’autre et a accepter certaines normes sociales, car une partie d’entre elles nous paraît artificielle et dénuée de sens le plus total.
Une partie d’entre nous subissons de la ségrégation déguisée au sein de la société française par les administrations. Celle-ci est produite par la non déconjugalisation de la prestation sociale de l’AAH (Allocation adulte handicapée) pour les personnes dans notre cas qui ont la chance de se mettre en couple. Tout simplement, parce que les revenus de cette aide diminuent voire sont supprimés si nous vivons avec quelqu’un qui a le « malheur » de travailler. En somme, ça induit insidieusement que nous ne devons pas bosser ou du moins à temps partiel (17 h30 par semaine pour être exact) si nous souhaitons continuer à percevoir cette prestation sociale. Dans le cas contraire, nous devons trimer comme toute personne dite valide même si nous avons du mal à tenir la cadence au travail. Cela met certains d’entre nous dans une posture inconfortable. Nous cachons l’existence de notre couple, en travaillant tout en nous asseyant sur nos droits, en ne travaillant pas donc à être dépendant de l’autre ou soit en se mettant en couple avec une personne comme nous. Nous avons peu de chance de fonder une famille et d’avoir une vie financièrement décente comme chacun devrait profiter dans ce funeste monde.
Le plus terrible et frustrant dans mon vécu, c’est que même les milieux artistiques, militants de la gauche radicale, antifasciste, féministe, anticapitaliste et anarcho-libertaire qui sont censés avoir une certaine ouverture d’esprit, des valeurs, défendre les opprimés, le vivant et la planète, sont aussi atteints de la peste de la discrimination et des stigmatisations à notre sujet. Pour l’une de ces raisons, j’ai pris un peu de distance avec une partie de ces milieux-là à Grenoble (La bibliothèque anarchiste d’Antigone, la BAF ou bien le 102) sans pour autant boycotter ces lieux alternatifs. L’ironie du sort est que les femmes qui m’ont aimé et fait découvrir ma sexualité un instant sont à l’opposé de l’extrême gauche. J’en suis surpris, car je croyais que ce serait au sein de la gauche radicale et dans le milieu artistique qu’il serait plus simple de découvrir tout ceci. La prétendue extrême droite serait, elle plus ouverte d’esprit à notre égard mise à part Eric Zemmour qui est clairement contre l’inclusion des minorités au sein de notre société ? Face à cette triste réalité, je suis de plus en plus tenté par la mouvance Incel (célibataire involontaire). Je me demande si je ne dois pas me considérer comme étant un mentalcel respectueux de la gente féminine et pour l’égalité femmes – hommes. Je me pose la question depuis plusieurs années.
Dans mon entourage, on m’a souvent conseillé de m’inscrire sur des sites de rencontres. Jusqu’à quelques temps, je me suis toujours refusé à le faire mis à part une tentative sur Badoo il y a fort longtemps qui, d’ailleurs, fut un échec retentissant, parce qu’on m’avait forcé la main. En 2020, j’ai voulu retenter l’expérience de mon plein grès cette fois-ci. J’en ai testé plusieurs dont Tinder, Badoo et Meetic en version gratuite mais rien de concluant jusqu’à présent. J’ai aussi testé Adopte un mec avec un abonnement payant sur un coup de tête. Le premier mois a été fastidieux et frustrant. J’étais sur le point d’arrêter l’abonnement avec cette application sauf que le destin en a décidé autrement. Cependant, je ne regrette pas d’avoir souscrit à deux mois supplémentaires. À cet instant, j’ai pu tenir quelques discussions sans me faire dégager au bout de 5 messages. Finalement rien de concret, que du baratin comme je m’en doutais. Cela a été très compliqué parce que dans ce genre de site de rencontre, cela ce joue sur la première impression, les apparences, la banalité et hélas souvent sur le superficiel. Bref, j’ai tout arrêté depuis parce que je perdais mon temps et mon argent.
Dans le passé, j’ai fait les frais de perverses narcissiques qui m’ont fait miroiter de faux espoirs jouant principalement avec mon cœur, ma générosité, ma gentillesse et mes bijoux de famille afin de servir leur petite personne. Au fil du temps, la vigilance de mes proches et l’expérience que j’ai acquise m’ont appris à les déceler afin de m’en prémunir et de les fuir dès que c’est possible.
Incertitude quand tu me tiens
Je crois avoir compris qu’il faut être incohérent avec ce qui nous anime au plus profond de nous afin d’évoluer et de vivre de belles relations amoureuses et ou sexuelles. Quelques métaphores qui en dit long sur le comportement paradoxal à avoir vis à vis des femmes que l’on aborde : « Je te suis, tu me fuis. Tu me suis, je te fuis ». Un hameçon inerte mais appétissant attire plutôt qu’un hameçon qui remonte à la surface à la moindre occasion. Tout est une question de timing, d’humour et de feeling à mon avis, mais je n’ai pas encore tout saisi.
Je ne sais pas, mais si c’est le cas pour toutes les personnes en situation de handicap ou ayant une particularité, mais à chaque fois que nous faisons le premier pas, cela marche de manière hasardeuse voire pas du tout. À titre personnel, j’ose moins qu’avant intéragir avec la gente féminine par peur me prendre un énième « râteau » ou de finir en pâture via les hashtag #Metoo #Balancetonporc #NousToutes vindicte de la haine féminine sur les réseaux sociaux pour un oui ou pour un non. Bref, je ne sais pas si mes propos sont justes, mais le passé me l’a bien souvent prouvé.
Encore une chose, je me pose beaucoup de questions sur la friendzone. Existe elle où est ce juste une question d’angle de vu. Je pense que la friendzone se met en place dans une relation du moment que la relation n’est pas réciproque et que la personne en face n’est présente que par intérêt différé ou parce que l’on est gentil et gentleman seulement pour obtenir une relation sexuelle. Je me rends compte qu’on peut aussi rester ami avec la personne que l’on a draguer, si à la base cette amitié est sincère. Je commence à me dire que si on se fait friendzoner, il vaut mieux arrêté la relation, car c’est une perte de temps douloureuse et humiliante.
Je conclurai, tout ceci, en affirmant que la société française doit absolument évoluer à ce niveau-là si elle ne souhaite pas léser les personnes atypiques ou portant un handicap dans leur ensemble. En les laissant sur le bas-côté, certaines d’entre nous sombreront dans la folie et perpétueront le pire. Cela est dû souvent au désespoir absolu, à l’amertume ou la méconnaissance des bonnes approches de séduction pour pouvoir vivre quelque chose d’intime et à la fois d’intense avec l’être aimé. L’ensemble de la communauté nationale est responsable de l’apparition de déviances sexuelles chez certains de ses concitoyens en les rejetant, méprisant et stigmatisant. Il faut absolument que cela cesse pour la sécurité et l’épanouissement de chacun. Je refuse catégoriquement de faire du tort aux autres et de dévier sexuellement à cause d’une société arriérée qui exclut, juge et méprise les personnes comme moi qui portent en elles une singularité. Je vaux mieux que ça !
Nous sommes tout comme vous, des êtres humains qui avons les mêmes besoins que vous pour vivre et aspirer au bonheur. Quand vous avez faim, soif, chaud, froid ou que vous avez le besoin vital d’uriner, ne ressentez vous pas l’oppression qui parcourt tout votre corps et votre esprit si vous avez l’impossibilité d’assouvir ces besoins plus que nécessaires ? Pourtant, nous sommes semblables alors pourquoi ne pas reconnaître que nous avons les mêmes besoins et désirs que vous ? Pourquoi nous rejeter et avoir tant de peur à notre égard ? Je vous laisse réfléchir là-dessus.
Je souhaite qu’à l’avenir soient prises des mesures concrètes par les pouvoirs publics pour nous permettre d’avoir véritablement une vie sexuelle, affective et amoureuse sans difficulté. Cela pourrait se traduire par la dépénalisation et légalisation des accompagnateur/trices sexuel/le/s avec des prix très raisonnables, le remboursement total par la sécurité sociale des psychologues et psychiatres pour celles et ceux qui en expriment le besoin. Ou mieux encore, individualiser les prestations sociales telles que l’AAH pour les personnes en situation de handicap ou ayant simplement une particularité vivant en couple. Également, prévoir des campagnes de sensibilisation sur le sujet afin que ce tabou soit levé une bonne fois pour toute, au sein de la société française.
Il ne faut pas croire qu’il n’existe que la misère économique, sociale et matérielle. Les misères affectives, amoureuses et sexuelles doivent aussi être prises en considération. Sans cette prise en compte de ces misères, les inégalités continuerons à se creuser au sein de notre société validiste de la norme oppressante.
J’attends avec impatience vos retours et bonne lecture.
Comme je ne me sentais pas « comme les autres », dès le plus jeune âge, je me sentais malheureuse et à l’écart. Mon souhait était de faire comme « Tout le Monde ». Avoir le permis, une voiture un copain puis un fiancé, me marier(a l’époque,obligatoire) et avoir des enfants et…Un MÉTIER en plus..TSA et TDAH j’étais dans la lune ,étourdie, désordonnée, désorganisée, tout sauf une élève fiable. On voulait surtout que je gagne ma vie. Je sentais que pour tout le « reste » on n’avait pas de projets pour moi. Et je pensais que tous avaient raison, je ne pouvais pa tout faire comme la majorité. J’ai essayé, mais pour être « comme toutes les autres » ou presque toutes. Je savais que ça serait une catastrophe complète. Le mariage n’a pas duré, je n’étais pas bien. Être enceinte,j’étais fière mais TRÈS inquiète et autour de moi…Aussi. Mon conjoint se détachait de moi, ça m’étais égal….J’étais MAL. Après avoir eu mon unique fille, j’ai fais une psychose post partum. Autour de moi je sentais qu’ils s’en doutaient…Toute ma jeunesse j’avais l’impression d’être une funambule dont tout le Monde attendait qu’elle se casse la figure. Mon père avait honte de moi, pour lui il avait deux enfants, pas trois….Ma mère était complètement soumise mais elle ne savait pas le dire….Elle a commencé une sorte d’Alzheimer et maigrissait. Je n’ai pas élevé ma fille, partie vivre au Québec avec ma sœur et son époux. Mon frère est reparti aussi. Je suis allée vivre chez mes parents âgés et travaillé a mis temps pour cause de dépression psychotique. Chez mes parents c’était triste, mais ils ont accepté des aides. Le médecin traitant m’a permis d’obtenir une Retraite anticipée et une ALD. C’est quand mes parents ont été très mal, que maman était placée, que j’avais des aides familiales et ne travaillais plus que j’ai eu à nouveau quelqu’un dans ma Vie. Mon père n’acceptait pas , j’avais pourtant 50 ans!!!. Il avait connu cet homme, c’était un ancien employé à lui…A forcé il a accepté et Gilles a été une grande aide pour tout. Mes parents partis, je me suis rendue compte que sans savoir ce que j’avais, mes proches m’interdisaient, en fait, de vivre « normalement ». Bon ,je n’avais pas eu le permis, je tenais mal sur un vélo, jamais appris à nager, très maladroite dans mes gestes…Je payait des SÉQUELLES DE PRÉMATURITÉ. Tous le savaient, mais chuuuutt, fallait pas en parler. Mes parents me laissaient de l’argent, j’ai profité de ma retraite, j’ai peu séjourné au Canada chez ma sœur, pour elle, j’aurais dû RESTER AVEC LES PARENTS…..Mon frère était lointain, aux USA,Montana, et s’en contrefichait…Ma fille est « désolée pour moi, mais sa maman…est ma sœur Geneviève « . Ses enfants les petits enfants de Geneviève « Point barre. J’ai des amis, je forme un couple avec un autre ami, Gilles étant décédé. J’ai une faiblesse musculaire et cardiaque, à 76 ans j’ai presque la vie d’une …centenaire. Ce. N’est ni ma faute, ni celle des autres, c’est la malchance, et ça aurait pu être encore pire. Des qu’il y a un handicap, même léger, on est souvent mis à l’écart, on décide et on pense pour nous, si bien qu’on ne sait même pas ce qu’on veut et qui on est. J’ai eu deux chances 1) je n’avais pas de retard intellectuel. 2) Ma famille ,franco-Canadienne était très à l’aise financièrement…Qu’en est-il pour les gens très modestes? Et bien d’après mon expérience, je pense qu’ils acceptent plus facilement qu’un des leurs ait un handicap. Voilà, c’est mon témoignage.