Mon parcours militant

Un jeune et véritable grenoblois qui depuis plus d’une décennie se bat pour un monde meilleur et plus respectueux du vivant.

Vers l’âge de 10 ans, dans les années 2000, j’ai commencé à faire mes premières manifestations en présence de ma mère et de ses amis dans les rues de Grenoble. J’ai découvert grâce à elle le monde associatif, artistique et libertaire grenoblois en allant au mythique squat des 400 couverts où j’ai passé des moments inoubliables avec ses soirées pizzas libres, ses spectacles et projections sous le chapitonome ainsi qu’en flânant à la zone de gratuité à l’étage. En parallèle, je finissais mes après-midi après l’école dans les bureaux de la fabuleuse association Cap Berriat puis à La Bifurk pendant que ma mère travaillait. Je me souviens des manifestions et des rassemblements contre les expulsions de squats, contre le CPE et contre la construction du stade des Alpes. Par la suite, en 2004, les problèmes se sont enchaînés avec l’expulsion du squat des 400 couverts, l’échec de la lutte contre le projet du stade des Alpes, la fin de l’association de ma mère due à sa lutte acharnée contre les dérives de la tech de la presqu’île – Minatech et ma déscolarisation injuste due à une immonde professeur spécialisée et à son équipe de désorientation au collège Chartreuse. Néanmoins, j’étais toujours actif dans les manifestations et présent dans certains lieux alternatifs, mais sans grande implication au vu d’une période très compliquée.

En 2012, malgré un emploi aux débuts compliqués, j’étais au fond du gouffre et à deux doigts de rejoindre la secte des Témoins de Jéhovah qui avait noyauté un serveur d’un jeu en ligne : World of Warcraft. En ce début d’année morose, ma mère me suggéra de m’intéresser à Eva Joly qui à l’époque était candidate EELV aux présidentielles. Au mois de mars, j’appris qu’elle allait faire un meeting à Grenoble. J’y suis allé par curiosité. Ce fut la révélation ; par sa simple poignée de main, elle ralluma en moi la flamme de la vie et de la lutte que j’avais perdue autrefois. De ce fait, j’ai rejoint plus tard dans l’année EELV, avec difficulté, car j’étais atypique et ils me prenaient pour un infiltré anarcho-communiste. Par la suite, j’ai rejoint pendant un temps un collectif de soutien à la population Roms au nom de La patate chaude, mais je ne m’y suis jamais vraiment senti à l’aise. J’ai aussi fait partie du comité grenoblois de soutien à la ZAD de NDDL entre 2012 et 2014. Je suis allé à plusieurs reprises à la ZAD de NDDL durant ces années, j’ai aussi combattu le RN (ex FN) et la publicité nocturne avec quelques anciens Antifas et des syndicalistes de Sud Solidaire Isère à cette période. J’ai été brièvement bénévole pour quelques soirées de la bibliothèque anarcho-féministe Antigone. D’ailleurs, j’ai eu l’occasion de serrer la main de François Hollande lors des vœux à la jeunesse à la MC2 en 2013 auquel l’on m’a invité, mais franchement, j’avais l’impression de serrer la main d’un mollusque.

Entre 2013 et 2014, j’ai été membre de l’association La tente des glaneurs Grenoble, mais je l’ai quittée, parce que la présidente était autoritaire, hypocrite et paranoïaque envers ses bénévoles, ses partenaires et les commerçants du marché de l’Estacade. Elle répand désormais des fausses rumeurs sur les personnes avec qui elle est en froid. Cette année-là, j’étais de plus en plus tenté par la mouvance Antifa et par le syndicat Sud Solidaire Grenoble, mais j’en suis vite revenu grâce à certains proches et personnalités publiques comme Étienne Chouard qui ont su m’ouvrir les yeux sur l’opposition contrôlée.

En 2014, j’ai soutenu le Maire (EELV) Eric Piolle avec sa majorité de l’époque « Grenoble, une ville pour tous ». J’ai de nouveau soutenu Eva Joly en 2014 pour les élections européennes. En 2015, j’ai quitté EELV en brûlant ma carte d’adhérent ; je me sentais rejeté, parce que j’étais bien trop critique vis à vis de la majorité et que ce parti ne supportait pas que je m’exprime.

Entre 2014 et début 2017, j’ai eu une période Dieudonné – Soral mais au final, je me suis rendu compte comme beaucoup de leurs soutiens que ce n’était que des antisémites, très intéressés par l’argent. J’en suis revenu mais j’ai beaucoup appris de cette période et fait de belles rencontres malgré tout. J’ai été aussi très mal perçu par une partie de mon entourage à ce moment-là. J’ai souffert de la stigmatisation et du regard des autres.

En 2015, avec une amie, j’ai fondé le collectif de La fratrie des glaneurs solidaires grenoblois. C’est un collectif luttant contre le gaspillage alimentaire et la précarité ainsi que pour le lien social. C’est aussi un collectif ouvert au public qui ne demande aucun justificatif de revenus ni papier pour bénéficier d’une aide alimentaire, contrairement aux association caritatives ayant pour but de maintenir la paix sociale afin que l’ancien monde ne s’effondre pas. Jusqu’à présent, j’en suis toujours le fondateur, malgré ses hauts et ses bas. Ce collectif organise chaque semaine à Grenoble une récolte – distribution d’invendus alimentaires dans la convivialité et la solidarité et pas seulement.

En 2015, j’ai rejoint la CGT Territoriale Échirolles dans le cadre professionnel grâce à une amie syndicaliste travaillant à GEG. J’ai participé à de nombreuses manifestations à leurs côtés même si je gardais une certaine indépendance. Je les ai quittés durant l’été 2019 suite à des promesses non tenues me concernant, à des incohérences et injustices dans l’organisation elle-même, à l’impossibilité de prendre la parole sur le camion lors de manifestations mais surtout suite à la façon dont les syndicats, et tout particulièrement la CGT, ont traité le mouvement des Gilets Jaunes partout en France.

En 2015, j’ai rejoint dans un premier temps un nouveau mouvement qui s’appelait le MVT14 afin de redonner le pouvoir au peuple en destituant François Hollande puis d’écrire une nouvelle constitution française respectueuse du vivant ainsi que de l’environnement. Le jour J à Paris, j’ai rebroussé chemin à la dernière minute suite à un très mauvais pressentiment ; il y a plus de 300 interpellations quelques heures après mon départ pour retourner à Grenoble ! J’y suis malgré tout retourné un peu plus tard pour découvrir la ZAD des Invalides à Paris puis l’église des animaux de Ste Rita dans le 16ème avec le collectif des irréductibles qui voulait la sauver de la destruction face à un promoteur immobilier. Malheureusement, début 2016, celle-ci fut expulsée de ses occupants par les forces du désordre. Avec ce mouvement, j’ai beaucoup appris et fait de belles rencontres comme celle de Mathieu Lalanne, le fondateur du collectif Rectangle blanc, qui promeut la démocratie fluide via la block chain. Depuis c’est devenu un grand ami. J’ai aussi connu Karen Lagarde, une militante humaniste et souverainiste qui m’a beaucoup touché à l’époque.

En 2016, j’ai participé à « Nuit Debout à Grenoble », mouvement social intéressant mais infiltré par l’opposition contrôlée, dont les dits Antifas et féministes radicales. Malgré tout, j’en suis sorti grandi et j’ai pu faire de belles rencontres. La même année, lors d’une conférence à Paris sur la désinformation et le djihadisme qui gangrènent la jeunesse française depuis les attentats contre Charlie Hebdo, j’ai fait la connaissance de la journaliste chroniqueuse Nathacha Polony, une femme forte aux valeurs républicaines et humanistes. À la suite de ses critiques acerbes envers les personnes opposées aux mesures sanitaires et de son mépris des zadistes. Je suis désormais mitigé à son propos.

En 2017, j’ai simplement soutenu Jean-Luc Mélenchon pour le premier tour des présidentielles. Au second tour, j’ai été abstentionniste face à Emmanuel Macron et Marine Lepen. Nulle envie de choisir entre la peste et le choléra.

En 2018, l’association Cap Berriat et ses membres ont voulu que je me présente à son CA. Malgré le fait que je les connaisse dès mon plus jeune âge, je ne me sentais pas forcement légitime pour y siéger, mais, bon, avec les encouragements, je me suis présenté et j’ai été élu puis réélu jusqu’à présent. J’avoue que je ne suis pas le plus actif des membres de ce CA.

Au petit matin du 17 novembre 2018, j’ai rejoint le mouvement des Gilets Jaunes à la porte de France de Grenoble. J’ai su évoluer au sein du mouvement. Je suis devenu populaire et administrateur de nombreuses pages et groupes Facebook sans rien demander. J’ai fait plusieurs live Facebook et des écrits, et j’ai participé à un grand nombre d’actes et d’actions Gilet Jaune.

Dans l’année 2019 les choses se sont corsées pour le mouvement : moins de monde, des divisions, de la rancune en interne et de la peur suite à la répression violente des forces du désordre. Plusieurs choses m’ont déçu dans ce mouvement, hélas :

  • L’accaparement de l’administration d’un des plus grands groupes gilets jaunes grenoblois par une petite frappe d’Échirolles. Il a réussi son coup à cause d’un manque d’attention de ma part, mais surtout, en abusant de la clémence des autres modérateurs.
  • Lors d’un acte gilet jaune lyonnais en 2019, j’ai failli me faire agresser physiquement par un type de la BAC qui me prenait pour un casseur, mais la solidarité du groupe dans lequel j’étais m’a évité le pire. Une enquête a été ouverte par la suite grâce à un street medic local, j’ai été auditionné à L’IGPN de Lyon début septembre 2020 en tant que victime et témoin, et depuis je suis sans nouvelle.
  • Un rappel à la loi pour un jeu de mot insultant à l’encontre du Maire de Crolles qui refusait à l’époque de débattre avec des écologistes crollois durant l’été 2019.
  • Des fauteurs de troubles sur Facebook qui se sont pris à moi et à d’autres gilets jaunes.
  • De la division et des histoires autour des ronds-points.
  • Des ronds-points détruits ou incendiés, soit par la police, soit par des foulards rouges ou pire, des traîtres.
  • Les division autours des fafs – antifas.
  • Et le désengagement de pas mal de monde au sein du mouvement au fil du temps.

J’ai rejoint à plusieurs reprises des ronds-points mais celui qui m’a le plus marqué, c’est celui de Pierre & Marie Curie entre Grenoble et Echirolles, que j’ai adopté malgré des hauts et des bas. Fin 2022, j’ai décidé de quitter ce rond-point pour différentes raisons. J’avais de moins en moins de motivation pour y aller depuis 2021 : bien trop d’histoires, de division et de jalousie en interne. Mais surtout, une partie des gilets jaunes et des membres de GreLiVe dont le fondateur n’arrivaient pas à s’entendre pour converger durant les manifestations contre la vie chère et contre le passe sanitaire. Néanmoins, je suis toujours gilet jaune dans mon cœur.

À la fin de l’été 2019, j’ai eu la fâcheuse idée de monter une association s’appelant « À fleur de peau » avec une pseudo gilet jaune bien trop proche des idées de Macron pour défendre la cause des personnes autistes Asperger et leur venir en aide. En avril 2020, après de longs mois très compliqués au sein de cette association dus à des conflits interpersonnels, une accusation infondée d’avoir publié une critique à propos de la Macronie sur la page Facebook de la dite-association et suite à des désaccords sur sa ligne directrice politique, on m’a fait comprendre qu’il vaudrait mieux que je m’en aille rapidement, pour la satisfaction de certains. Certaines personnes, dont une que je croyais être une amie et des proches m’ont énormément déçu par leur comportement et leur hypocrisie à mon égard.

En 2019, par défaut, j’ai de nouveau soutenu Eric Piolle et sa nouvelle majorité Grenoble en Commun pour éviter l’élection d’Émilie Chalas (Rennaissance) ou de l’ex-Maire condamné corrompu et mafieux. Je l’ai aussi fait pour une élue ouverte d’esprit, positive et sans jugement qui voulait réparer les erreurs du passé. Depuis, Kheira Capdepon est devenue une amie.

Le 19 décembre 2019 après-midi, pendant que j’étais en manifestation, l’un des colistiers d’Alain Carignon ainsi qu’un de ses sbires sont venus en bas de chez moi pour saccager ma boîte aux lettres. Le lendemain midi le colistier me laissa sur mon répondeur un message d’intimidation rempli d’accusations calomnieuses à mon égard. Il m’accuse d’avoir fait des tags sur des murs grenoblois à propos d’Emilie Chalas, d’Alain Carignon et de la police ainsi qu’avoir dénoncé des gilets jaunes et des dealers de mon quartier. Étant donné que j’ai contre-attaqué en brisant la loi du silence sur ce qu’il m’était arrivé, j’ai eu droit à un article diffamatoire sur le site de désinformation du collectif « Grenoble le changement » proche d’Alain Carignon. Suite à ceci, j’ai encore riposté grâce au soutien d’un journal local indépendant, Le Postillon, qui a écrit un article pour démonter les accusations infondées à mon endroit.

2020 fut une année catastrophique où la peur, le doute et la dépression ont pris le dessus avec la crise du Covid19. Pendant des mois, j’ai erré dans un vide sidéral en attendant que des citoyens se réveillent face à la gestion liberticide, incohérente et inhumaine de l’épidémie mondiale. Fin 2020, la résistance pris enfin forme contre la dictature politico-sanitaire via plusieurs initiatives comme le Café liberté à la place aux herbes à Grenoble ou la création de nombreux collectifs. En décembre 2020, j’ai rejoint pendant un temps celui de Voiron puis enfin GreLiVe, collectif grenoblois luttant pour la liberté et la vérité sur le Covid. Pendant de longs mois, ce fut houleux au sein du collectif avec certains de ses membres, dont son fondateur. Ce collectif m’a obligé à me remettre en question, et j’y ai fait beaucoup de rencontres enrichissantes. J’ai eu aussi une grande déception amical et amoureuse avec l’une des membres importantes qui n’a pas arrangé la situation.

Au mois de mars ou avril 2021, sous la pluie, lors d’un rassemblement contre les mesures sanitaires, j’ai fait la rencontre merveilleuse d’une lanceuse d’alerte à Lyon. C’est Chloé Frammery, une alerteuse franco-belgo-suisse, ancienne professeure en Mathématique suspendue puis exclue par l’éducation nationale Suisse. C’est l’une des rares militantes ayant le cœur sur la main, gentille, sincère et humaniste que j’ai eu la chance de connaître à travers ces dernières années de luttes. C’est une femme qui m’a accepté comme j’étais. Elle me conseillait à chacune de nos rencontres d’utiliser et d’écouter mon intelligence du cœur. Elle m’a émerveillé par son existence et m’oblige à m’élever dans ce monde par sa douceur et fermeté bienveillante.

Lors des élections présidentielles de 2022, j’ai de nouveau voté pour Jean-Luc Mélenchon, puis au second tour, je me suis abstenu de voter pour la même raison qu’en 2017. Contrairement à 2017, je n’ai pas été sur le terrain pour coller et tracter pour la LFI. Durant les régionales, j’ai failli être le suppléant de François-Marie Perrier (candidat de l’Union Essentielle sur le secteur 1 de Grenoble) mais j’ai préféré y renoncer pour différentes raisons. Pour les législatives, je voulais me présenter en tant que suppléant d’une possible candidate (Ensemble pour les libertés sur le secteur 3 de Grenoble). J’ai dû aussi laisser tomber, faute de candidate crédible à mes yeux et audible auprès des grenobloises et grenoblois.

A l’été 2022, j’ai rencontré un militant antifasciste, anticapitaliste et antivalidiste proche des idées de la LFI et de la jeune garde lyonnaise grâce à Luis Raphaël Beltrand, adjoint au handicap de la ville de Grenoble. Ensemble et avec d’autres personnes dont d’anciens gilets jaunes, nous avons monté une nouvelle association qui se bat pour l’inclusion et la défense des personnes en situation de handicap et lutte contre le validisme de manière générale. Elle se nomme Handimoitout. Les choses avancent lentement mais sûrement. Néanmoins, j’ai du mal avec son fonctionnement qui se rapproche trop de celui du syndicat Sud Solidaire ou de la LFI.

Durant cette année, le collectif de La fratrie des glaneurs solidaires grenoblois refait peau neuve avec l’arrivée de nouveaux membres très actifs, la refonte du logo et des supports graphiques, le soutien des soignants suspendus, quelques jours après leur suspension pour avoir refusé l’injection, le 15 septembre 2021 et la nomination d’un nouveau bras droit talentueux et stratège et d’une assistante audacieuse.

Le 19 novembre 2022, le collectif de La fratrie des glaneurs solidaires grenoblois devait organiser un concert de soutien pour le collectif soignants suspendus de Grenoble afin de les aider financièrement. Quelques jours avant le concert, nous avons subi une attaque malveillante d’un groupuscule d’hypocondriaques autoritaires se faisant appeler Réseau action antifouchiste sur Twitter, qui se réclame de l’autodéfense sanitaire communautaire. Leur but : annuler à n’importe quel prix le concert en soutien aux soignants suspendus, car selon eux, c’était inacceptable de soutenir le corps médical ayant refusé l’injection. Pour eux, il fallait que les soignants assument leur choix mortifère, eugéniste et validiste. Une salariée du Transfo Cap Berriat fut intimidée et menacée par les abonnés de ce compte Twitter allant même jusqu’à menacer de mettre le feu au bâtiment où devait se passer la soirée. Ce fut hélas annulé/reporté à plus tard mais pas forcément à cause de l’attaque en question. C’était plutôt pour des questions d’organisations et le fait que le même soir, il y avait inauguration de la Capsule. S’il n’y avait pas eu l’inauguration de la Capsule et les problèmes d’administration, le président de Cap Berriat n’aurait pas cédé aux exigences de ce dangereux groupuscule.

L’avenir reste à être écrit.